3ème jour au centre kadampa: jeudi 3 janvier

11H24. Ce matin, après avoir pris le petit déjeuner avec trois personnes retraitantes, je me suis rendu dans la boutique du centre pour y acheter un certain nombre de livres que l’on nous remet à notre arrivée, car je savais que je ne pourrais prendre le temps de tout lire, et surtout, je n’en ressentais pas le désir.

En effet, il faut du temps pour acquérir des connaissances, pour les intégrer, et la transmission de la sagesse bouddhiste se fait traditionnellement par voie orale. C’est la raison pour laquelle je parle à des moines et des résidents des différentes divinités bouddhistes et aussi des valeurs bouddhistes.

Il y a beaucoup à apprendre, beaucoup à intégrer. C’est, je pense, le travail de plusieurs vies.

Une retraitante m’a rappelé qu’un centre kadampa existait à Paris 20, mais uniquement pour des enseignements. Je pense m’y rendre régulièrement pour continuer à méditer avec d’autres personnes, pour être accompagné dans ma pratique spirituelle.

Ce matin, au petit déjeuner, j’ai parlé du cinquième accord toltèque, qui parle du scepticisme, du doute. Je dois en lire davantage avant de vous en parler, car je pourrais alors vous induire en erreur, surtout que ce cinquième accord semble parler de la vacuité, même si je n’en suis pas encore certain.

Je pense aller le lire dans la pièce adjacente à la salle commune, une pièce où les gens se retrouvent pour parler, souvent autour d’une tasse de thé.

Ici, la quiétude a sa place et est omniprésente. Elle a un effet bénéfique et positive sur les gens qui, me semble-t-il, expriment alors le meilleur d’entre eux. Ils parlent un peu de leur vie, mais surtout beaucoup du bouddhisme, de ses valeurs, de la vie, des difficultés que nous pouvons rencontrer.

Vous parler de tout cela maintenant me donne envie de me rendre dans cette salle, mais aussi dans la salle de méditation, où je pourrai contempler les statues et me retrouver face à mes pensées, comme maintenant, mais en me décentrant de moi-même.

Ce lieu m’apporte beaucoup et j’y reviendrai, c’est certain. Il m’a redonné à moi-même alors que je sentais que je commençais à me perdre à cause de ce que les bouddhistes appellent les perturbations mentales, comme la colère.

Je continuerai plus tard, mes amis.

 

14H12. J’ai fini de déjeuner et suis de repos aujourd’hui, car mon nom ne figure pas dans les tâches à effectuer.

Ce matin, j’ai lu sur le 5ème accord toltèque et je pourrai bientôt vous en parler. Je vois que tout ce qui nous entoure, tout ce qui fait nos relations est complètement du domaine de la perception. Ce midi, j’ai eu la sensation d’être moins connecté aux gens, alors que c’était l’inverse ce matin.

Il est très facile de se laisser influencer par nos émotions. Dès qu’une émotion parasite notre état d’être, notre perception du monde et de ce qui l’entoure change.

L’acceptation, le non jugement, voir les choses telles qu’elles sont sans les teinter de nos sentiments… tel est la voie que je choisi de suivre à présent.

 

23H30. Ce soir, après avoir assisté à la cérémonie du joyau et de Tara, j’ai discuté avec deux autres retraitantes, sur le moment présent, nos projections mentales, les « coïncidences » de notre vie, l’esprit grossier et subtil (j’y reviendrai, je ne peux en parler tant que je n’ai pas approfondi mes connaissances sur le sujet)

J’ai reparlé avec Max, comme chaque soir. Je lui ai demandé de m’expliquer les gestes que l’on fait avant la prosternation, et également la signification de cette prosternation, car, comme vous le savez, cette pratique me dérange.

Il m’a expliqué que ce n’était pas un signe « d’adoration », mais d’humilité. Que l’on ne se plaçait pas dans une optique « Bouddha, tu es grand et je ne suis rien à côté de toi), mais, au contraire, que l’on reconnaissait que l’on avait tous en soi la graine de Bouddha, que l’on pouvait tous parvenir à la bouddhéité, que Bouddha n’était pas considéré comme un Dieu, mais que la prosternation était un signe d’humilité et de purification, pour exprimer notre humilité (et laisser moins de pouvoir à notre orgueil) face à la grande sagesse de Bouddha.

Il a d’ailleurs mis l’accent sur le fait que l’un des bouddhas, Djé Tsong Khapa (car il y en a eu de nombreux), pour montrer l’importance de cette pratique, a fait dans sa vie des milliers de prosternations devant les 35 bouddhas (je reviendrai sur ce point) alors qu’il avait lui-même atteint l’état de bouddhéité.

Ce soir, Max nous a dit que son grand-père était mort et qu’il partait demain. Il nous a expliqué qu’il n’était pas triste car cet homme était parti paisiblement, sans souffrance. Il a beaucoup prié Tara en ce sens.

Ce lieu va me manquer, mais je ne dois pas penser au futur. Le présent, c’est maintenant, à 23H39, devant ce clavier, en train de vous conter mes prises de conscience.

Tout à l’heure, alors qu’un certain nombre de participants fermaient les yeux pendant les minutes de méditation, je les ai gardés ouverts, et ai très longuement regardé Bouddha, Tara, une autre statue aux côtés de Tara, dont j’ai oublié le nom, mais aussi Djé Tsong Khappa et ses deux fils, Dordgé et ses 5 lignées…

Ce lieu est inspirant et pousse au recueillement, à la remise en question, au partage, au don de soi, à l’écoute, l’humilité, au « pardon »…

Ces jours ci, je repense beaucoup à la polémique sur le forum où je faisais des voyances, et la lecture d’une partie du « cinquième accord toltèque » m’a éclairé sur ce point.

Cet accord, je vous l’expliquerai plus tard, mais le voici : « soyez sceptique, mais sachez être à l’écoute. » Ce cinquième accord complète les quatre autres et apporte énormément.

Quand quelqu’un s’en prend à moi ou aux autres, ce n’est pas personnel, comme le dit le second accord toltèque, mais surtout, je n’ai pas à le croire quand il me dit des choses « agréables » ou « désagréables », car je dois bien comprendre qu’il ne fait qu’exprimer sa propre réalité par rapport à moi. J’ai réveillé en cette personne quelque chose qui l’a poussé à me descendre ou à me faire des louanges. Mais, au final, cette personne reste face à elle-même et ne fait que s’exprimer.

Même si cela est difficile à ressentir (mais je m’y efforce), il n’y a pas de bourreaux ni de victimes dans ce monde. Rien de tout ceci n’est personnel. Cette personne s’en est prise à moi et elle s’en prendra à d’autres, sauf si elle fait un travail sur elle-même pour comprendre pourquoi elle a ressenti ces perturbations mentales et pourquoi elle les a exprimées de manière « négative ».

Ce lieu m’apporte tellement, et toutes les personnes qui y séjournent. J’emporte avec moi un peu plus de sagesse, sagesse que je vais partager avec vous au fil des prochains mois, quand j’avancerai dans mes lectures, dans mes recherches...