Comment le bouddhisme a changé ma vie

Ce billet est important pour moi car je me rends compte que depuis un an, le bouddhisme a énormément changé ma vie, et continue de la changer, même si des obstacles extérieurs pour me rendre aux enseignements sont présents depuis quelques mois.

Je suis devenu bouddhiste en janvier 2013, il y a donc un peu plus d'un an.

Qu'est-ce qui a changé dans ma vie depuis?

1) J'ai réussi à pardonner à mon ex-femme ce qu'elle a fait, jusqu'à comprendre que je n'avais rien à lui pardonner, qu'elle n'avait rien à me pardonner. Bien sûr, nous nous sommes faits énormément de mal, mais... sans vouloir nous trouver des excuses, nous avons agi en fonction de notre passé, de ce que nous avions vécu jusqu'au jour de la séparation, de nos peurs, de notre conception de la vie à l'époque, du recul que nous avions ou non par rapport aux conditions extérieures... Aujourd'hui, j'ignore pour mon ex-femme, mais j'agirais complètement différemment si cela devait se reproduire.

2) J'ai compris que l'on peut perdre pratiquement tout matériellement et malgré tout s'en sortir. Certaines personnes s'en sortent même en vivant dans la rue plusieurs mois (j'en parle car j'ai récemment rencontré quelqu'un qui m'a avoué avoir vécu 8 mois dans la rue avant de retrouver du travail). Rien, absolument rien n'est immuable. Une situation évolue toujours. Dans un sens, dans l'autre... elle évolue, et il faut s'efforcer de ne pas la juger car la manière dont nous la voyons, nous pouvons apprendre à le contrôler. Par la méditation, par une analyse de ses pensées, en parlant avec des personnes autour de nous.

3) J'ai compris qu'il n'y a pas de fatalité. On croit qu'on ne se relèvera pas, qu'on ne sourira plus, qu'il n'y aura plus de lendemain heureux. La fatalité, c'est quand on pense que l'extérieur est immuable. Les conditions extérieures de notre vie sont si changeantes qu'il faut apprendre à les apprécier sans s'y attacher, car elles ne resteront jamais identiques.

4) Le bonheur ne peut jamais se trouver dans les conditions extérieures. Temporairement, oui. Mais le véritable bonheur, la quiétude... non, cela ne peut dépendre de l'extérieur. J'ai un boulot super, et j'ai connu une phase d'un mois que j'ai adorée, et depuis deux semaines... eh bien on m'a donné un travail que j'aime moins faire, le chef de projet est très stressé... J'en ai souffert au début, jusqu'à me rappeler que c'est mon jugement qui joue sur la météo de mon moral, et aussi que si je ne m'étais pas attaché aux conditions extérieures du mois précédent, j'accueillerais cette période avec l'esprit plus neutre. C'est un peu comme si une personne disait qu'elle ne se sent bien que lorsqu'il y a du soleil. Eh bien à chaque fois qu'il y a beaucoup de nuages ou encore de la pluie, son moral baisse. Elle est attachée à la condition extérieure de la luminosité, du soleil, de la chaleur qu'il nous procure. Mais le temps n'est que le temps. La manière dont nous le voyons est uniquement liée au jugement que nous portons sur lui. Le soleil est le soleil. La pluie est la pluie. Si le soleil était source continuel de bonheur, je pense que des peuples comme les africains seraient toujours heureux... et les anglais souvent malheureux!

5) La colère est destructrice. Toute émotion négative l'est. Et la plupart du temps, elle est nourrie par l'ego. Colère, jugement, agacement, remarque désobligeante, narcissisme... quand tout ceci se manifeste dans notre vie, notre paix intérieure est balayée. Nous sommes contrariés, blessés. Cela génère généralement conflit et souffrance future. Apprendre à accepter ses propres défauts et ceux des autres nous permet de développer la patience, l'autoacceptation, celle d'autrui, le non jugement.

6) Tout acte a une conséquence. Si je laisse mon chien faire ses besoins sans les ramasser, il se peut que je les retrouve pendant plusieurs jours sur le trottoir, que quelqu'un marche dessus. Si je froisse une feuille, peu importe si je tente de l'aplatir à nouveau, elle reste froissée malgré tout. Si je rentre en conflit avec moi-même ou les autres, ça laisse une trace dans mon esprit ou celui des autres pour les événements futurs. Si je juge ouvertement quelqu'un, il y a de grandes chances que la personne me juge en retour. Tout acte a une conséquence, toute pensée également. Quand on connait le pouvoir de la pensée positive et celui de la pensée négative, sur son corps et le système immunitaire, on se dit qu'il est important d'apprendre, petit à petit, à rendre nos pensées plus positives.

7) La peur est inutile (je ne parle pas de prudence). Elle n'empêche jamais les événements de se produire, ne nous rend pas plus efficace (sauf si l'on aime travailler sous pression, mais c'est relativement rare), peut affecter notre corps, notre relation avec autrui, notre sommeil.

8) La méditation peut aider toute personne souhaitant travailler sur son esprit pour atteindre le calme dans toute situation de sa vie. Cela prend du temps, demande un petit peu d'investissement, mais les bienfaits sont merveilleux à long terme.

9) Se soucier en priorité des autres apporte infiniment plus de bonheur que de tenter de toujours se faire passer en premier. Cela retire le poids de l'auto préoccupation. On se décentre de soi-même, développe la compassion, une plus grande chaleur humaine, abaisse le pouvoir que l'ego a sur nous... c'est extrêmement bénéfique. Cela ne veut pas dire tout accepter, dire oui en permanence, mais essayer de se donner un peu moins d'importance pour laisser de la place aux autres sans chercher à être le premier, à se démarquer d'autrui.

10) Notre voie n'est pas la meilleure. Elle n'en est qu'une parmi d'autres. Cette phrase, je l'ai lue dans "Conversations Avec Dieu", mais je l'ai retrouvée dans le bouddhisme. Cela pousse au non jugement, à diminuer l'emprise de l'égo, à stopper la croissance de l'orgueil, à nous rapprocher les uns des autres.

Dans la vie de tous les jours, les principes de non jugement des situations, de nous-même et d'autrui, ainsi que du non attachement aux conditions extérieures est perpétuellement dans mon esprit. Car juger les situations, les comportements d'autrui... c'est facile, ça se fait tout seul, mais ça ne procure jamais de bonheur. Un faux sentiment de supériorité peut-être, un bien être temporaire renforcant nos propres valeurs, mais ça nous éloigne obligatoirement des autres.

Pas simple à appliquer, tout ça... je le vois tous les jours.

Alors... soyons patient avec nous-même, avec les autres, et essayons de ne plus juger les situations de notre vie. Elle n'en sera que plus légère.

Amitiés,