Ma semaine au centre bouddhiste Kadampa

Bonjour à tous,

Comme vous le savez, j'ai passé six jours dans un temple bouddhiste, le centre kadampa. Avant d'aller plus loin, je sais qu'il y a de nombreuses rumeurs sur ce centre comme étant une "secte", mais je peux vous assurer que ce n'est pas le cas. A aucun moment je n'ai senti qu'on essayait de m'imposer des idées, de contrôler mon esprit, et les gens que j'y ai rencontrés, qui étaient là pour une semaine, un week-end, plusieurs mois ou parfois plusieurs années, m'ont tous paru très sains d'esprit.

Ce centre bouddhiste est un lieu calme, empli de sérénité. Rien qu'à vous en parler, j'éprouve le désir d'y retourner.

Le centre kadampa (photo tirée du site)

Qu'y ai-je fait?

Le matin, j'étais "libre". Je pouvais être en silence (ce qui implique la non-communication, même par le regard), lire, méditer, parler avec des moines que je croisais, me promener dans la forêt, parler avec des personnes en retraite tout comme moi...

Non, ce n'était pas ma chambre! (photo tirée du site)

 

(photo tirée du site)

 

Nous mangions à 13h00, végétarien bien sûr! Mon corps a eu du mal à s'y adapter car j'avais tout le temps faim et me sentais un peu plus fatigué.

L'après-midi, conformément à la formule que j'avais choisie ("une vie pleine de sens"), j'étais en entraide. Je passais l'aspirateur, nettoyais le sol, faisais la vaisselle... Tout en parlant avec des personnes du centre. Cette pratique avait plusieurs vertues: l'humilité, la persévérance, l'altruisme, le sentiment d'utilité...

Vers 16-17h00, j'étais alors à nouveau libre de faire ce que je désirais. Souvent,  j'allais dormir un peu, car je recevais tellement d'informations profondes des personnes que je rencontrais que cela m'assommait un peu.

A 18h30, dîner, qui finissait entre 19h30 et 20h00.

(photo tirée du site)

 

Puis... prières et méditations bouddhistes jusqu'à 21h20, et parfois, pour les personnes qui désiraient faire une seconde cérémonie entre elles pour prier un autre bouddha, jusqu'à 22h30.

Ces prières sont toutes chantées. Il n'y a aucun moment parlé comme dans les messes. Aucune "homélie". J'ai appris qu'il y avait eu plusieurs bouddhas et non pas un seul comme nous le pensons souvent. On dit qu'ils ont tous atteint l'état de bouddhéïté, l'éveil. Parmi eux, nous avons prié Arya Tara (bouddha de la sagesse), Avalokitesvara (bouddha de la compassion), Djé Tsong Khapa (un bouddha qui a rendu les enseignements plus accessibles à partir du 15ème siècle) et Dordgé Shougden (bouddha dit "protecteur du dharma" (ndlr: dharma = les enseignements de bouddha))

 

De gauche à droite: un des deux fils de Djé Tsong Khapa, Arya Tara, Bouddha et Avalokitesvara

 

J'en profite pour reparler de cette histoire de secte qui est due à une raison: le dalaï-lama n'adhère pas à la tradition kadampa à cause des prières faites à Dordgé Shougden.

Sur wikipedia, on peut lire ceci: Du fait de soupçons de sectarisme à l’encontre de certains de ses pratiquants, le dalaï-lama, lui-même initié à Dorjé Shugdèn en 1959 par son maître Trijang Rinpoché et pratiquant de son culte, y a renoncé et l’a déconseillé à partir de 1978 avant de l’interdire en 1996, créant une controverse qui persiste en 2011.

Les temples kadampa, croyant aux bienfait de ce bouddha, le prient, et sont donc associés à ces rumeurs sectaires.

Cette cérémonie du soir était appelé "le joyau du coeur". Nous y prions Bouddha (celui que nous connaissons tous), puis Djé Tsong Khapa, puis Dordgé Shoudgen.

Au cours de ces cérémonies, nous avions deux moments de méditation, un de 15 minutes, et un de 10 minutes. Mon mental a souvent énormément travaillé à ce moment là.

Dans les prochains jours, je vous raconterai ce que j'ai fait chaque jour, comment j'ai senti mon état d'esprit évoluer.

Ce que je peux vous dire, c'est que l'on méconnait le bouddhisme. On m'a enseigné de nombreuses choses que j'ignorais sur le bouddhisme: la saisie du soi, la vacuité, les agrégats, le samsara... je n'ai pas encore intégré la moitié des choses que l'on m'a dites, mais j'ai ressenti que le bouddhisme était beaucoup basé sur la psychologie.

On nous a souvent dit que les conflits étaient inutiles, que lorsque quelqu'un nous attaquait, nous jugeait, ce n'était pas dirigé contre nous mais que la personne projetait sa vision du monde sur nous, que la colère que nous pouvions ressentir n'était pas justifiée et était négative pour nous et pour la personne en face (et pour les personnes nous entourant si nous restons en colère la journée ou pendant plusieurs jours).

Dans ce centre, j'ai appris à porter un regard différent sur autrui pour ne plus juger les gens, et surtout ne plus leur en vouloir s'ils essaient de me faire du mal. J'ai aussi appris que tout vient de la pensée. Une pensée négative entraîne des paroles négatives qui peuvent entraîner des actions négatives pour nous et notre entourage.

Au fur et à mesure, je vais vous parler du bouddhisme, quand j'aurai moi-même intégré certains principes au fil de mes lectures.

En ce moment, je lis "résoudre nos problèmes humains", qui est un livre parlant sur samsara, de la colère, de la souffrance, de la patience, etc. C'est très inspirant.

Ce que je peux vous dire, c'est que depuis que je suis revenu de cette retraite, je vois la vie autrement, plus sereinement, et j'apprends à porter un regard positif sur les personnes qui peuvent être désagréables. J'apprends à repérer quand quelque chose m'agace pour y réfléchir et me demander pourquoi, ou si quelque chose me contrarie dans la vie, ce qui, au final, à force d'être une frustration, pourrait se manifester par de la colère, ce qui serait négatif pour moi et pour autrui.

Je me sens serein...