Il se peut que nous mourrions aujourd’hui

Ce matin, un immeuble s'est effondré à 400m de chez moi. Huit personnes sont décédées, dont un enfant de onze ans et deux adolescents. J'ignore pour vous, mais je suis toujours plus touché par les catastrophes lorsqu'elles surviennent près de chez moi qu'à l'autre bout du monde. Et celle-ci m'a donc un peu ébranlé.

"Une fuite du gaz semble être l'hypothèse la plus probable", lit-on sur la plupart des articles sur la toile.

Il y a quelques mois, j'avais reçu un enseignement bouddhiste sur la mort. Pendant la méditation, on nous avait dit:

Il est certain que je vais mourir. Il  n'y a aucun moyen d'empêcher que mon corps ne finisse par se décomposer. Jour après jour, d'instant en instant, ma vie s'écoule. Je n'ai aucune idée de quand je vais mourir; le moment de ma mort est totalement incertain. De nombreux jeunes meurent avant leurs parents, certains meurent au moment de leur naissance: rien n'est certain en ce monde. Par ailleurs, il y a tant de causes de mort prématurée. La vie de nombreuses personnes vigoureuses et en bonne santé est détruite dans des accidents. Rien ne garantit que je ne vais pas mourir aujourd'hui.[1]

Cette méditation a pour but de nous faire prendre conscience de ceci: "Puisqu'il se peut que je meure aujourd'hui, que je vais un jour devoir quitter ce monde, m'attacher aux choses de cette vie n'a aucune sens. Je vais consacrer ma vie à la pratique du dharma."

Bien évidemment, il y a bien plus. Lorsque nous pratiquons cette méditation et prenons conscience que notre mort pourrait être imminente, les problèmes relationnels, d'argent, de travail prennent un tout autre aspect. L'importance qu'on leur donnait n'est plus du tout la même. Les rancoeurs semblent être "puériles".

Si l'on venait de gagner un million d'euros au loto mais qu'on avait appris la veille qu'il ne nous resterait plus qu'une semaine à vivre, serions-nous heureux?

Etre confronté à la mort fait relativiser, nous confronte à nos priorités. Elle nous aide à distinguer l'essentiel du superflu.

Imaginez, juste un instant que votre dernière heure soit dans deux semaines. Mais que ce ne soit qu'une forte probabilité, mais pas une assurance. Comment allez-vous vivre ces deux prochaines semaines?

[1] Tiré du "Nouveau Manuel de Méditation" de Geshé Kelsang Gyatso.

Plus d'articles sur la mort au sens bouddhiste:

http://www.buddhaline.net/La-Mort-selon-les-bouddhistes